Suite à une consultation numérique lancée en février sur l’accès à la culture dans les territoires, la ministre de la Culture, Rachida Dati, a dévoilé le jeudi 11 juillet 2024, les grandes lignes d’un plan de 98 millions d’euros destiné à favoriser l’accès à la culture et la promotion du patrimoine en milieu rural. Ce projet, qui s’étendra sur trois ans, a été bouclé en mai et est déjà lancé, selon les propos de la ministre. Dès cette année, 18 millions d’euros seront débloqués, en plus de 5 millions d’euros alloués au Centre national du cinéma (CNC) pour faciliter la diffusion culturelle dans les territoires ruraux.
Parmi les mesures phares, Rachida Dati a exprimé le souhait d’expérimenter une extension du Pass Culture. Initialement réservé aux jeunes de 15 à 18 ans, ce pass pourrait être élargi à toutes les tranches d’âge, des enfants aux adultes, avec un système de géolocalisation pour identifier l’offre culturelle disponible et comment s’y rendre. Une autre initiative notable est la création d’un « guichet unique » au sein du ministère, visant à simplifier la recherche de financements pour les élus locaux. Les directions régionales des Affaires culturelles (DRAC) seront également mises à contribution, chaque région disposant d’un référent pour accompagner les élus selon leurs besoins spécifiques.
La ministre prévoit aussi de lancer une expérimentation dès la prochaine rentrée scolaire dans dix lycées agricoles, offrant une programmation culturelle pour les élèves et les habitants des communes concernées, bien que les noms de ces communes n’aient pas encore été précisés. Une mesure qui pourrait permettre donc un accès facilité à la culture locale.
Avec 22 millions de personnes vivant en milieu rural, soit un tiers de la population française, ces habitants se sentent souvent délaissés au profit des grandes villes. Cette consultation numérique lancée en février et regroupant près de 22 000 participants, a dégagé plusieurs problématiques importantes, telles que le décalage des offres culturelles entre Paris et les territoires, les problèmes de mobilité des œuvres, des spectateurs et des artistes, ou encore la difficulté de financement.
En effet, 35 % des répondants considéraient les lieux culturels trop éloignés, 49 % estimaient manquer d’informations sur les programmations, et 42 % trouvaient le prix des billets trop élevé. Pour visiter une exposition, voir un film ou assister à un spectacle, il est souvent nécessaire pour les personnes vivant en milieu rural de parcourir de longues distances, ce qui requiert du temps et des moyens dont beaucoup ne disposent pas.
Alors que la concrétisation de nouveaux projets reste incertaine en raison du climat politique actuel et d’un probable remaniement ministériel, il reste à voir si le plan de Rachida Dati, bien qu’ambitieux, réussira à apporter des changements durables ou s’il ne sera qu’une initiative de courte durée.